THINK TANKS
Les éco-citoyens atTerrés
Atterrés par les sujets qui monopolisent les médias, Loïc Marcé et Jérôme François ont décidé d’adresser en 11 présentations, les questions qui nous concernent toutes et tous, de gauche ou de droite, jeune ou jeune retraité, conservateur ou progressiste : la vie sur Terre.
Les éco-citoyens atTerrés ne sont pas un THINK TANK à proprement parlé. Mais au vu de la quantité de travail nécessaire pour réaliser ces 11 présentations, ces travaux trouvent ici leur importance en terme de sources et de documentation.
Leur présentation se décompose ainsi :
- Anthropocène, Grande Accélération et limites planétaires
Bis : Changement climatique - Les risques mondiaux
Bis : Effondrement de la biodiversité - Anthroposphère
- Énergies et falaises de Sénèque
- Extractivisme : minerais et métaux
- Un système agricole et alimentaire pas dans son assiette
- La résilience des territoires
- Nos modes de vie en question(s)
- Métamorphoser nos vies – Le monde de demain est déjà là
Vous retrouverez ci-dessous toutes ces présentations avec leur introduction. Bonne lecture !
Les humains (surtout les plus riches d’entre eux et ceux vivant dans les pays riches) ont acquis un super-pouvoir. Celui de détraquer tous les équilibres biologiques et géochimiques de notre planète, en un mot la stabilité du système Terre… La situation est extrêmement grave !
À tel point que, selon de très nombreux scientifiques, nous ne serions plus dans l’époque de l’Holocène, qui a commencé il y a 10 000 ans et que l’on nomme ainsi en référence à la stabilité exceptionnelle du climat qui la caractérise. Selon ces chercheurs, nous sommes entrés dans l’Anthropocène, époque géologique où une espèce vivante, Homo sapiens sapiens (mais peut-être devrions-nous dire Homo sapiens demens comme Edgar Morin), a la main sur tous les facteurs indispensables à la vie sur Terre.
La date de début de l’Anthropocène fait débat (après la conquête de l’Amérique, au début de la 1ère Révolution industrielle, ou après la 2nde Guerre Mondiale…), mais une chose est certaine : depuis le début des années 1950, la Grande Accélération du prélèvement des ressources naturelles et des impacts environnementaux associés transforment complètement les conditions d’habitabilité de notre planète.
Ces conditions ont été rassemblées dans le concept des limites planétaires. Il y en a 9 à ne pas dépasser pour que les conditions de la vie sur notre planète soient respectées.
Où en sommes-nous ?
5 limites sur 9 sont dépassées ! Changement climatique, perturbation des cycles du phosphore et de l’azote, effondrement de la biodiversité, changement d’affectation des sols, et la 5ème officiellement annoncée il y a quelques jours dans un silence médiatique retentissant : l’“l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère » (la pollution chimique).
Des 4 restantes, seule l’appauvrissement de l’ozone troposphérique est maîtrisée, les 3 autres, aérosols, utilisation de l’eau douce et acidification des océans, sont en cours d’évaluation et les nouvelles ne s’annoncent pas bonnes…
Voulons-nous vraiment continuer sur cette trajectoire qui nous mène tout droit à la mort ?
Le changement climatique est l’une des 9 limites planétaires, certainement la plus connue et documentée, et qui a de multiples connexions avec les autres limites.
Bon Pote a récemment publié un article présentant quelques messages clés sur ce sujet, nous les reprenons à notre compte et vous les partageons :
1/ La planète n’est pas en danger : NOUS sommes en danger.
2/ Le réchauffement climatique n’est pas naturel : c’est de notre faute (surtout celle des individus et des pays les plus riches). Et ça ne fait aucun doute.
3/ Le climat n’est pas qu’une affaire de CO2.
4/ Le changement climatique, c’est maintenant. Pas dans 10 ans. Pas en 2050. Il y a déjà des conséquences catastrophiques (en particulier dans des pays qui ont peu de moyens pour y faire face).
5/ Non, l’humain ne s’adaptera pas sans anticipation. Pas à un changement aussi important et inédit.
6/ La physique se fout des promesses de neutralité carbone à horizon 2050. La physique n’a que faire des promesses ou des états d’âme.
7/ Le climat n’est pas qu’un problème physique. C’est aussi un problème politique et moral.
8/ Il n’y a pas d’inertie climatique de 20 ou 30 ans. Les effets bénéfiques d’une baisse drastique des émissions peuvent se ressentir rapidement.
9/ Si nous échouons à maintenir un réchauffement planétaire à +1.5°C, la prochaine cible n’est pas +2°C, mais +1.51°C.
10/ Ce n’est pas « trop tard ». Nous avons notre avenir climatique entre nos mains. Mais il fait agir massivement et rapidement.
Comme le martèle inlassablement, l’infatigable Valérie Masson-Delmotte : « Chaque demi-degré compte, chaque année compte, chaque choix compte »
À tel point que, selon de très nombreux scientifiques, nous ne serions plus dans l’époque de l’Holocène, qui a commencé il y a 10 000 ans et que l’on nomme ainsi en référence à la stabilité exceptionnelle du climat qui la caractérise. Selon ces chercheurs, nous sommes entrés dans l’Anthropocène, époque géologique où une espèce vivante, Homo sapiens sapiens (mais peut-être devrions-nous dire Homo sapiens demens comme Edgar Morin), a la main sur tous les facteurs indispensables à la vie sur Terre.
La date de début de l’Anthropocène fait débat (après la conquête de l’Amérique, au début de la 1ère Révolution industrielle, ou après la 2nde Guerre Mondiale…), mais une chose est certaine : depuis le début des années 1950, la Grande Accélération du prélèvement des ressources naturelles et des impacts environnementaux associés transforment complètement les conditions d’habitabilité de notre planète.
Ces conditions ont été rassemblées dans le concept des limites planétaires. Il y en a 9 à ne pas dépasser pour que les conditions de la vie sur notre planète soient respectées.
Où en sommes-nous ?
5 limites sur 9 sont dépassées ! Changement climatique, perturbation des cycles du phosphore et de l’azote, effondrement de la biodiversité, changement d’affectation des sols, et la 5ème officiellement annoncée il y a quelques jours dans un silence médiatique retentissant : l’“l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère » (la pollution chimique).
Des 4 restantes, seule l’appauvrissement de l’ozone troposphérique est maîtrisée, les 3 autres, aérosols, utilisation de l’eau douce et acidification des océans, sont en cours d’évaluation et les nouvelles ne s’annoncent pas bonnes…
Voulons-nous vraiment continuer sur cette trajectoire qui nous mène tout droit à la mort ?
Depuis 2006, le Forum Économique Mondial publie chaque année un rapport sur l’évaluation des risques mondiaux, issu des évaluations d’un millier d’expert.es du monde entier, des mondes économique et académique, de membres de gouvernement, d’ONG et d’institutions internationales.
Il leur est demandé d’évaluer à quel point des risques mondiaux (37 proposés dans le rapport 2022) sont susceptibles de se produire et à quel horizon de temps.
Ce rapport est publié juste avant les rencontres de Davos où il est présenté et discuté par les “grands de ce monde” qui s’y rendent.
Pas exactement un pamphlet de pastèques, Amish et autres Khmers verts donc !
Et que nous disent ces expert.es ?
– Parmi les 10 risques mondiaux les + sévères identifiés par les expert.es, 5 sont environnementaux. Les 3 premiers sont l’échec de l’action climatique, l’apparition d’événements météorologiques extrêmes et la perte de biodiversité.
– Mieux, à un horizon 5-10 ans, ces 5 risques environnementaux sont les + mentionnés par les expert.es comme réprésentant une menace critique pour le monde
– Et cerise sur le gâteau, foie gras sur le toast, champagne sur les petits fours : les risques environnementaux, en particulier l’échec de l’action climatique, la perte de biodiversité et l’apparition d’événements météorologiques extrêmes, s’impactent mutuellement. Surtout, ces 3 risques aggravent considérablement tous les autres risques !
Nos “élites” sont parfaitement au courant et n’agissent pas, ou peu, étonnant non ?
L’effondrement de la biodiversité est l’une des 9 limites planétaires, un thème fondamental et souvent occulté par le changement climatique, et qui a également de multiples connexions avec les autres limites. D’ailleurs, nous vous invitons à jeter un œil à nouveau aux limites planétaires, vous verrez que celle concernant la biodiversité est rouge cramoisie, l’urgence est absolue !
Tous les animaux (phytoplancton, corail, poissons, pollinisateurs, mammifères sauvages, vertébrés d’une manière large…), tous les végétaux (plantes, arbres…), tous les milieux (sols, océans, eau douce, zones humides (-85% depuis le 18ème siècle selon l’IPBES!), savanes, prairies, mangroves, forêts…) sont concernés. S’il y a bien un effondrement déjà en cours c’est celui-là !
Les scientifiques parlent de 6ème extinction de masse, mais la première dans l’histoire de la vie sur Terre qui soit en grande partie due à l’action d’une seule espèce, l’humain. À tel point que l’astrophysicien et écologiste Aurélien Barrau parle d’« extermination délibérée des formes de vie sur Terre » ! Et on ne saurait lui donner tort, lisez le document joint pour vous faire votre avis…
Selon l’IPBES, l’équivalent du GIEC pour la biodiversité, le top 5 des causes directes de l’érosion de la biodiversité est, pour l’instant, dans cet ordre (mais le changement climatique va continuer à monter dans ce classement mortifère) :
1. La destruction des habitats
2. La surexploitation des ressources naturelles
3. Le changement climatique
4. Les pollutions
5. Les espèces exotiques envahissantes
Les causes profondes ? Notre manière d’habiter le monde, d’occuper tout l’espace, d’exploiter tout ce qui peut l’être. Nous, les humains (pas tous, principalement les urbains et riches de la planète), nous pensons au dessus de “la nature”, isolés de “l’environnement”, inconscients que nous faisons partie d’un tout et d’interactions avec les autres vivants (d’écosystèmes) dont nous dépendons absolument pour notre survie…
L’anthroposphère correspond à la place que les humains, leurs constructions et leurs infrastructures, ont pris sur la planète.
Il y a des faits, établis scientifiquement, pour lesquels il faut se pincer fort pour y croire…
Saviez-vous par exemple que :
– Le poids des constructions humaines dépasse celui du monde vivant sur la Terre (prenez le temps de bien relire cette phrase…)
– La masse des mammifères sauvages ne représente plus que 4% de la masse totale des mammifères vivant sur Terre (les 96% étant les humains et les mammifères d’élevage, donc sans même compter les volailles)
– + de 80% de la population mondiale et + de 99% de la population américaine et européenne, vivent sous un ciel nocturne pollué par la lumière. Il n’existerait presque plus aucun endroit sur Terre sans le moindre bruit d’origine humaine…
– L’économie mondiale utilise chaque année 100 giga tonnes de ressources extraites du sol (énergies fossiles, métaux, minerais…) dont seulement 8,6% sont recyclées.
– La production de plastique a augmenté de 79% (!!!) entre 2000 et 2015 et la masse totale de plastiques sur la planète représente désormais plus de deux fois la masse de tous les mammifères vivants, et environ 80% de tous les plastiques jamais produits restent dans l’environnement.
L’énergie est le carburant majeur (c’est le cas de le dire) de nos sociétés productivistes et thermo-industrielles.
Il est fondamental de connaître les ordres de grandeur pour décrypter les discours et focaliser nos (bonnes) énergies sur les vrais sujets :
– La transition énergétique (pour l’instant) n’existe pas : nous empilons les sources d’énergie les unes sur les autres, la consommation énergétique mondiale totale ne fait qu’augmenter.
– Les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) restent largement prédominantes. Malgré les grands discours, elles pèsent encore >85% de la consommation énergétique mondiale !
– Nous devons absolument planifier la sortie de ces sources d’énergie le plus vite possible pour (au moins) 2 excellentes raisons :
1) la combustion des énergies fossiles est responsable d’émissions de GES massives, cause principale du changement climatique. Pour ne pas dépasser +1,5°C de réchauffement global, il faudrait laisser 60% du pétrole et du gaz dans le sol, et 90% du charbon…
2) le pic total de production de pétrole devrait être atteint dans le milieu de cette décennie, les réserves s’amenuisent, les découvertes se raréfient, extraire le pétrole demande de + en + d’énergie et la qualité du pétrole extrait diminue. L’approvisionnement de l’Europe est particulièrement menacé. Pour le gaz, même tendance. En Europe, nous sommes pieds et poings liés à la Russie de Poutine, ce qui nous condamne à l’impuissance géopolitique (cf. crise ukrainienne).
– Pourtant les banques et les États continuent à financer massivement les énergies fossiles !
– Il faut également remettre le nucléaire à sa juste place : c’est certes >70% de la production française d’électricité, mais l’électricité = que 25% de la consommation finale d’énergie en France ! Par ailleurs, le nucléaire ne représente que 10% de l’électricité produite dans le monde, et cette part n’a pas augmenté. Au total, le nucléaire ne représente que 4,3% de la consommation mondiale d’énergie primaire ! Ne focalisons pas tous les débats sur cette seule question !
En résumé, la transition énergétique passe nécessairement par un effort massif de sobriété, continuer les gains en efficacité énergétique, et, pour l’énergie nécessaire, sortir des énergies fossiles en priorité, à la fois pour des raisons d’autonomie énergétique et de décarbonation, électrifier les usages (notamment pour l’industrie, les transports et les bâtiments) en générant cette électricité par des sources bas-carbone.
C’est un changement considérable de nos modes de vie qui est indispensable !
La plupart de nos modélisations économiques, linéaires, ne prennent que trop rarement en compte cette question : il s’agit des métaux, minerais et de l’extractivisme en général.
Saviez-vous par exemple que :
– Notre empreinte matière est passée de 7 Mds de tonnes en 1900 à 26,7 Mds en 1970 (x4) et 100 Mds (x14) aujourd’hui ! Et elle devrait doubler d’ici 2060 si la tendance actuelle se poursuit !
– Sur ces 100 Mds de tonnes, seules 8,6% sont recyclées, autant dire que nous n’avons pas fini de creuser !
– Près de la moitié de ces 100 Mds de tonnes sont de minerais (roches, sables…) et 10% sont des métaux. C’est le focus de cette publication. Le reste concerne la biomasse (que nous aborderons + tard) et les énergies fossiles (cf. notre publication précédente).
– La transition énergétique (à ne pas confondre avec “transition écologique”) implique le déploiement massif de technologies (photovoltaïque, éolien, batteries, réseaux électriques…) nécessitant des très grandes quantités de métaux.
– Ainsi, selon l’Agence Internationale de l’Énergie, les demandes mondiales devraient exploser en 2040 vs les niveaux de 2020 pour le lithium (x42), le graphite (x25), le cobalt (x21), le nickel (x19) et les terres rares (x7)… en 20 ans !
– La répartition des ressources mondiales et des capacités de raffinage de ces métaux va (est déjà en train de) redéfinir des grands axes géopolitiques, comme le pétrole l’avait provoqué en son temps. À une dépendance aux hydrocarbures qui ne disparaîtra pas rapidement, nous risquons d’y ajouter une dépendance aux métaux.
– Nous allons probablement connaître une pénurie de sable durant ce siècle (le sable du désert est impropre à la construction)
– Des matières premières difficilement substituables telles que le cuivre pourraient connaître leur pic d’extraction d’ici une dizaine d’années.
– A l’instar de l’EROI (dans le domaine énergétique), l’extractivisme est bien évidemment confronté au même sujet : + on creuse, + il faut d’énergie mais aussi d’eau afin d’obtenir la même quantité de matières nobles, sans même compter une quantité grandissante de déchets produits.
S’il est un secteur qui concentre toutes les aberrations et défaillances de notre mode de fonctionnement actuel, c’est bien le système agricole / alimentaire industrialisé, dominant dans nos sociétés occidentales. Il est à la fois gravement défaillant et, comble de la folie, extrêmement peu résilient !
Pour l’analyser pour vous, nous avons beaucoup utilisé les travaux absolument remarquables de l’association Les Greniers d’Abondance, on ne peut que vous conseiller de les consulter !
Saviez-vous par exemple que ce système agricole, industrialisé et accro aux intrants chimiques…
– … est un désastre environnemental : ⅓ des émissions de gaz à effet de serre, 1ère cause de déforestation et perte de biodiversité, 1er consommateur en eau, 1ère cause de perturbation des cycles de l’azote et du phosphore !
– … nourrit mal la population : il entraîne malnutrition, obésité et de nombreux enjeux de santé publique.
– … repose sur 2 éléments non durables : l’azote de synthèse et le phosphore minier, ces 2 éléments étant souvent perdus ou en trop forte concentration dans les milieux naturels. L’épuisement de l’azote et du phosphore est une des 9 limites planétaires (cf. notre publication de la semaine 1), et elle est dans le rouge cramoisi, à cause précisément de ce système agricole !
– … n’est absolument pas résilient, ni face aux menaces qui s’amplifient et que nous avons détaillé dans nos précédentes publications, ni face aux facteurs de risques propres à ce système (agriculteurs en faible nombre, systèmes agricoles homogènes, sols dégradés, urbanisation dévorante, dépendance totale aux carburants pétroliers, appareil technologique complexe).
– … pousse au zéro stock et aux flux tendus et à ce que, pour chaque département français, quasiment toute la production agricole soit exportée et inversement, à ce que la quasi-totalité de l’alimentation qui y est consommée soit importée.
– … favorise l’augmentation de la taille des exploitations, la spécialisation des cultures, leur hypermécanisation et la baisse des effectifs agricoles, alors qu’il faudrait faire tout l’inverse !
Face à ce constat accablant, les piliers d’un système agricole / alimentaire résilient et durable sont pourtant connus depuis longtemps. D’immenses obstacles sont à surmonter pour y arriver, mais des leviers existent pour transformer le système agricole / alimentaire.
Dans cette publication, plusieurs travaux et livres ont été repris (les sources sont à la fin du doc pdf) :
– The Shift Project : rapports « La stratégie de résilience des territoires pour tenir le cap de la transition écologique »
– Réussir la transition écologique, Grégory DERVILLE
– Passage délicat, Pierre Leroy
– Ces maires qui changent tout (le génie créatif des communes), Mathieu Rivat
– Ils changent le monde! . 1001 initiatives de transition écologique, Rob Hopkins
– Vers la résilience alimentaire, Les greniers d’Abondance (Arthur Grimonpont, Felix Lallemand)
L’idée est de regrouper de nombreuses initiatives concrètes dont le territoire serait le domaine d’application. Une fois le document finalisé, on enverrait cette publication aux collectivités (on y adjoindra une de nos présentations sur les risques systémiques/écologiques). Si vous avez des idées, nous vous serons reconnaissants de nous les faire parvenir. Afin de vous éviter la lecture complète du pdf, vous pouvez les ajouter dans le tableur dont le lien est en commentaire et voir si l’initiative/projet est déjà présent(e): voir à partir des pages 30-33.
Il est temps de regarder la réalité en face et d’interroger nos modes de vie !
Au sommaire de cette publication :
– Sortir de notre dépendance aux énergies fossiles
– Numérique : une empreinte pas du tout virtuelle et à haut débit
– Alimentation : halte aux produits ultra-transformés, à la viande et aux produits d’origine animale
– Gaspillage alimentaire et déchets : ça déborde !
– Textile : marche pas dans la mode, ça porte malheur !
– Logement : la quête folle de la maison individuelle ; chauffage, ça sent le gaz et le fioul sentimental
– Transports : pilotons l’atterrissage de l’avion, conduisons la fin du tout-voiture
– Banque : le compte n’est pas bon
– Techno parade
– Santé !
Devant l’ampleur et l’urgence, on peut se sentir désemparé.e et impuissant.e, il s’agit en effet collectivement ni plus ni moins que de métamorphoser nos vies.
Pourtant, nous ne partons pas de zéro, partout et dans tous les domaines, le fameux “monde de demain” est déjà là !
C’est ce que nous nous efforçons de vous montrer dans cette publication (qui s’appuie en particulier sur les excellents travaux de l’Arbre aux actions (par Racines de résilience), de L’Arbre des Imaginaires, d’ « Et si… ? » (Alternatiba)).
Le document ne vise bien entendu pas à l’exhaustivité (ce serait quasi-impossible tant les initiatives bourgeonnent de partout !), mais il vous fera peut-être prendre conscience de l’extraordinaire diversité des moyens d’action, et nous serons ravis de lire et ajouter vos propositions à ce travail !
Ne laissons plus dire qu’ ”il n’y a pas d’alternative !”
Et surtout, dès maintenant et jour après jour, agissons !
Il y a tant à faire et tellement de manières d’agir (dans son entreprise, sur son territoire, en tant que citoyen.ne, consommateur.ice, élu.e, parent…), chacun.e peut y trouver son compte, le temps nous est compté, allons-y !
Et voilà le travail !
THINK TANKS
Les éco-citoyens atTerrés
Atterrés par les sujets qui monopolisent les médias, Loïc Marcé et Jérôme François ont décidé d’adresser en 11 présentations, les questions qui nous concernent toutes et tous, de gauche ou de droite, jeune ou jeune retraité, conservateur ou progressiste : la vie sur Terre.
Les éco-citoyens atTerrés ne sont pas un THINK TANK à proprement parlé. Mais au vu de la quantité de travail nécessaire pour réaliser ces 11 présentations, ces travaux trouvent ici leur importance en terme de sources et de documentation.
Leur présentation se décompose ainsi :
- Anthropocène, Grande Accélération et limites planétaires
Bis : Changement climatique - Les risques mondiaux
Bis : Effondrement de la biodiversité - Anthroposphère
- Énergies et falaises de Sénèque
- Extractivisme : minerais et métaux
- Un système agricole et alimentaire pas dans son assiette
- La résilience des territoires
- Nos modes de vie en question(s)
- Métamorphoser nos vies – Le monde de demain est déjà là
Vous retrouverez ci-dessous toutes ces présentations avec leur introduction. Bonne lecture !
Les humains (surtout les plus riches d’entre eux et ceux vivant dans les pays riches) ont acquis un super-pouvoir. Celui de détraquer tous les équilibres biologiques et géochimiques de notre planète, en un mot la stabilité du système Terre… La situation est extrêmement grave !
À tel point que, selon de très nombreux scientifiques, nous ne serions plus dans l’époque de l’Holocène, qui a commencé il y a 10 000 ans et que l’on nomme ainsi en référence à la stabilité exceptionnelle du climat qui la caractérise. Selon ces chercheurs, nous sommes entrés dans l’Anthropocène, époque géologique où une espèce vivante, Homo sapiens sapiens (mais peut-être devrions-nous dire Homo sapiens demens comme Edgar Morin), a la main sur tous les facteurs indispensables à la vie sur Terre.
La date de début de l’Anthropocène fait débat (après la conquête de l’Amérique, au début de la 1ère Révolution industrielle, ou après la 2nde Guerre Mondiale…), mais une chose est certaine : depuis le début des années 1950, la Grande Accélération du prélèvement des ressources naturelles et des impacts environnementaux associés transforment complètement les conditions d’habitabilité de notre planète.
Ces conditions ont été rassemblées dans le concept des limites planétaires. Il y en a 9 à ne pas dépasser pour que les conditions de la vie sur notre planète soient respectées.
Où en sommes-nous ?
5 limites sur 9 sont dépassées ! Changement climatique, perturbation des cycles du phosphore et de l’azote, effondrement de la biodiversité, changement d’affectation des sols, et la 5ème officiellement annoncée il y a quelques jours dans un silence médiatique retentissant : l’“l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère » (la pollution chimique).
Des 4 restantes, seule l’appauvrissement de l’ozone troposphérique est maîtrisée, les 3 autres, aérosols, utilisation de l’eau douce et acidification des océans, sont en cours d’évaluation et les nouvelles ne s’annoncent pas bonnes…
Voulons-nous vraiment continuer sur cette trajectoire qui nous mène tout droit à la mort ?
Le changement climatique est l’une des 9 limites planétaires, certainement la plus connue et documentée, et qui a de multiples connexions avec les autres limites.
Bon Pote a récemment publié un article présentant quelques messages clés sur ce sujet, nous les reprenons à notre compte et vous les partageons :
1/ La planète n’est pas en danger : NOUS sommes en danger.
2/ Le réchauffement climatique n’est pas naturel : c’est de notre faute (surtout celle des individus et des pays les plus riches). Et ça ne fait aucun doute.
3/ Le climat n’est pas qu’une affaire de CO2.
4/ Le changement climatique, c’est maintenant. Pas dans 10 ans. Pas en 2050. Il y a déjà des conséquences catastrophiques (en particulier dans des pays qui ont peu de moyens pour y faire face).
5/ Non, l’humain ne s’adaptera pas sans anticipation. Pas à un changement aussi important et inédit.
6/ La physique se fout des promesses de neutralité carbone à horizon 2050. La physique n’a que faire des promesses ou des états d’âme.
7/ Le climat n’est pas qu’un problème physique. C’est aussi un problème politique et moral.
8/ Il n’y a pas d’inertie climatique de 20 ou 30 ans. Les effets bénéfiques d’une baisse drastique des émissions peuvent se ressentir rapidement.
9/ Si nous échouons à maintenir un réchauffement planétaire à +1.5°C, la prochaine cible n’est pas +2°C, mais +1.51°C.
10/ Ce n’est pas « trop tard ». Nous avons notre avenir climatique entre nos mains. Mais il fait agir massivement et rapidement.
Comme le martèle inlassablement, l’infatigable Valérie Masson-Delmotte : « Chaque demi-degré compte, chaque année compte, chaque choix compte »
À tel point que, selon de très nombreux scientifiques, nous ne serions plus dans l’époque de l’Holocène, qui a commencé il y a 10 000 ans et que l’on nomme ainsi en référence à la stabilité exceptionnelle du climat qui la caractérise. Selon ces chercheurs, nous sommes entrés dans l’Anthropocène, époque géologique où une espèce vivante, Homo sapiens sapiens (mais peut-être devrions-nous dire Homo sapiens demens comme Edgar Morin), a la main sur tous les facteurs indispensables à la vie sur Terre.
La date de début de l’Anthropocène fait débat (après la conquête de l’Amérique, au début de la 1ère Révolution industrielle, ou après la 2nde Guerre Mondiale…), mais une chose est certaine : depuis le début des années 1950, la Grande Accélération du prélèvement des ressources naturelles et des impacts environnementaux associés transforment complètement les conditions d’habitabilité de notre planète.
Ces conditions ont été rassemblées dans le concept des limites planétaires. Il y en a 9 à ne pas dépasser pour que les conditions de la vie sur notre planète soient respectées.
Où en sommes-nous ?
5 limites sur 9 sont dépassées ! Changement climatique, perturbation des cycles du phosphore et de l’azote, effondrement de la biodiversité, changement d’affectation des sols, et la 5ème officiellement annoncée il y a quelques jours dans un silence médiatique retentissant : l’“l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère » (la pollution chimique).
Des 4 restantes, seule l’appauvrissement de l’ozone troposphérique est maîtrisée, les 3 autres, aérosols, utilisation de l’eau douce et acidification des océans, sont en cours d’évaluation et les nouvelles ne s’annoncent pas bonnes…
Voulons-nous vraiment continuer sur cette trajectoire qui nous mène tout droit à la mort ?
Depuis 2006, le Forum Économique Mondial publie chaque année un rapport sur l’évaluation des risques mondiaux, issu des évaluations d’un millier d’expert.es du monde entier, des mondes économique et académique, de membres de gouvernement, d’ONG et d’institutions internationales.
Il leur est demandé d’évaluer à quel point des risques mondiaux (37 proposés dans le rapport 2022) sont susceptibles de se produire et à quel horizon de temps.
Ce rapport est publié juste avant les rencontres de Davos où il est présenté et discuté par les “grands de ce monde” qui s’y rendent.
Pas exactement un pamphlet de pastèques, Amish et autres Khmers verts donc !
Et que nous disent ces expert.es ?
– Parmi les 10 risques mondiaux les + sévères identifiés par les expert.es, 5 sont environnementaux. Les 3 premiers sont l’échec de l’action climatique, l’apparition d’événements météorologiques extrêmes et la perte de biodiversité.
– Mieux, à un horizon 5-10 ans, ces 5 risques environnementaux sont les + mentionnés par les expert.es comme réprésentant une menace critique pour le monde
– Et cerise sur le gâteau, foie gras sur le toast, champagne sur les petits fours : les risques environnementaux, en particulier l’échec de l’action climatique, la perte de biodiversité et l’apparition d’événements météorologiques extrêmes, s’impactent mutuellement. Surtout, ces 3 risques aggravent considérablement tous les autres risques !
Nos “élites” sont parfaitement au courant et n’agissent pas, ou peu, étonnant non ?
L’effondrement de la biodiversité est l’une des 9 limites planétaires, un thème fondamental et souvent occulté par le changement climatique, et qui a également de multiples connexions avec les autres limites. D’ailleurs, nous vous invitons à jeter un œil à nouveau aux limites planétaires, vous verrez que celle concernant la biodiversité est rouge cramoisie, l’urgence est absolue !
Tous les animaux (phytoplancton, corail, poissons, pollinisateurs, mammifères sauvages, vertébrés d’une manière large…), tous les végétaux (plantes, arbres…), tous les milieux (sols, océans, eau douce, zones humides (-85% depuis le 18ème siècle selon l’IPBES!), savanes, prairies, mangroves, forêts…) sont concernés. S’il y a bien un effondrement déjà en cours c’est celui-là !
Les scientifiques parlent de 6ème extinction de masse, mais la première dans l’histoire de la vie sur Terre qui soit en grande partie due à l’action d’une seule espèce, l’humain. À tel point que l’astrophysicien et écologiste Aurélien Barrau parle d’« extermination délibérée des formes de vie sur Terre » ! Et on ne saurait lui donner tort, lisez le document joint pour vous faire votre avis…
Selon l’IPBES, l’équivalent du GIEC pour la biodiversité, le top 5 des causes directes de l’érosion de la biodiversité est, pour l’instant, dans cet ordre (mais le changement climatique va continuer à monter dans ce classement mortifère) :
1. La destruction des habitats
2. La surexploitation des ressources naturelles
3. Le changement climatique
4. Les pollutions
5. Les espèces exotiques envahissantes
Les causes profondes ? Notre manière d’habiter le monde, d’occuper tout l’espace, d’exploiter tout ce qui peut l’être. Nous, les humains (pas tous, principalement les urbains et riches de la planète), nous pensons au dessus de “la nature”, isolés de “l’environnement”, inconscients que nous faisons partie d’un tout et d’interactions avec les autres vivants (d’écosystèmes) dont nous dépendons absolument pour notre survie…
L’anthroposphère correspond à la place que les humains, leurs constructions et leurs infrastructures, ont pris sur la planète.
Il y a des faits, établis scientifiquement, pour lesquels il faut se pincer fort pour y croire…
Saviez-vous par exemple que :
– Le poids des constructions humaines dépasse celui du monde vivant sur la Terre (prenez le temps de bien relire cette phrase…)
– La masse des mammifères sauvages ne représente plus que 4% de la masse totale des mammifères vivant sur Terre (les 96% étant les humains et les mammifères d’élevage, donc sans même compter les volailles)
– + de 80% de la population mondiale et + de 99% de la population américaine et européenne, vivent sous un ciel nocturne pollué par la lumière. Il n’existerait presque plus aucun endroit sur Terre sans le moindre bruit d’origine humaine…
– L’économie mondiale utilise chaque année 100 giga tonnes de ressources extraites du sol (énergies fossiles, métaux, minerais…) dont seulement 8,6% sont recyclées.
– La production de plastique a augmenté de 79% (!!!) entre 2000 et 2015 et la masse totale de plastiques sur la planète représente désormais plus de deux fois la masse de tous les mammifères vivants, et environ 80% de tous les plastiques jamais produits restent dans l’environnement.
L’énergie est le carburant majeur (c’est le cas de le dire) de nos sociétés productivistes et thermo-industrielles.
Il est fondamental de connaître les ordres de grandeur pour décrypter les discours et focaliser nos (bonnes) énergies sur les vrais sujets :
– La transition énergétique (pour l’instant) n’existe pas : nous empilons les sources d’énergie les unes sur les autres, la consommation énergétique mondiale totale ne fait qu’augmenter.
– Les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) restent largement prédominantes. Malgré les grands discours, elles pèsent encore >85% de la consommation énergétique mondiale !
– Nous devons absolument planifier la sortie de ces sources d’énergie le plus vite possible pour (au moins) 2 excellentes raisons :
1) la combustion des énergies fossiles est responsable d’émissions de GES massives, cause principale du changement climatique. Pour ne pas dépasser +1,5°C de réchauffement global, il faudrait laisser 60% du pétrole et du gaz dans le sol, et 90% du charbon…
2) le pic total de production de pétrole devrait être atteint dans le milieu de cette décennie, les réserves s’amenuisent, les découvertes se raréfient, extraire le pétrole demande de + en + d’énergie et la qualité du pétrole extrait diminue. L’approvisionnement de l’Europe est particulièrement menacé. Pour le gaz, même tendance. En Europe, nous sommes pieds et poings liés à la Russie de Poutine, ce qui nous condamne à l’impuissance géopolitique (cf. crise ukrainienne).
– Pourtant les banques et les États continuent à financer massivement les énergies fossiles !
– Il faut également remettre le nucléaire à sa juste place : c’est certes >70% de la production française d’électricité, mais l’électricité = que 25% de la consommation finale d’énergie en France ! Par ailleurs, le nucléaire ne représente que 10% de l’électricité produite dans le monde, et cette part n’a pas augmenté. Au total, le nucléaire ne représente que 4,3% de la consommation mondiale d’énergie primaire ! Ne focalisons pas tous les débats sur cette seule question !
En résumé, la transition énergétique passe nécessairement par un effort massif de sobriété, continuer les gains en efficacité énergétique, et, pour l’énergie nécessaire, sortir des énergies fossiles en priorité, à la fois pour des raisons d’autonomie énergétique et de décarbonation, électrifier les usages (notamment pour l’industrie, les transports et les bâtiments) en générant cette électricité par des sources bas-carbone.
C’est un changement considérable de nos modes de vie qui est indispensable !
La plupart de nos modélisations économiques, linéaires, ne prennent que trop rarement en compte cette question : il s’agit des métaux, minerais et de l’extractivisme en général.
Saviez-vous par exemple que :
– Notre empreinte matière est passée de 7 Mds de tonnes en 1900 à 26,7 Mds en 1970 (x4) et 100 Mds (x14) aujourd’hui ! Et elle devrait doubler d’ici 2060 si la tendance actuelle se poursuit !
– Sur ces 100 Mds de tonnes, seules 8,6% sont recyclées, autant dire que nous n’avons pas fini de creuser !
– Près de la moitié de ces 100 Mds de tonnes sont de minerais (roches, sables…) et 10% sont des métaux. C’est le focus de cette publication. Le reste concerne la biomasse (que nous aborderons + tard) et les énergies fossiles (cf. notre publication précédente).
– La transition énergétique (à ne pas confondre avec “transition écologique”) implique le déploiement massif de technologies (photovoltaïque, éolien, batteries, réseaux électriques…) nécessitant des très grandes quantités de métaux.
– Ainsi, selon l’Agence Internationale de l’Énergie, les demandes mondiales devraient exploser en 2040 vs les niveaux de 2020 pour le lithium (x42), le graphite (x25), le cobalt (x21), le nickel (x19) et les terres rares (x7)… en 20 ans !
– La répartition des ressources mondiales et des capacités de raffinage de ces métaux va (est déjà en train de) redéfinir des grands axes géopolitiques, comme le pétrole l’avait provoqué en son temps. À une dépendance aux hydrocarbures qui ne disparaîtra pas rapidement, nous risquons d’y ajouter une dépendance aux métaux.
– Nous allons probablement connaître une pénurie de sable durant ce siècle (le sable du désert est impropre à la construction)
– Des matières premières difficilement substituables telles que le cuivre pourraient connaître leur pic d’extraction d’ici une dizaine d’années.
– A l’instar de l’EROI (dans le domaine énergétique), l’extractivisme est bien évidemment confronté au même sujet : + on creuse, + il faut d’énergie mais aussi d’eau afin d’obtenir la même quantité de matières nobles, sans même compter une quantité grandissante de déchets produits.
S’il est un secteur qui concentre toutes les aberrations et défaillances de notre mode de fonctionnement actuel, c’est bien le système agricole / alimentaire industrialisé, dominant dans nos sociétés occidentales. Il est à la fois gravement défaillant et, comble de la folie, extrêmement peu résilient !
Pour l’analyser pour vous, nous avons beaucoup utilisé les travaux absolument remarquables de l’association Les Greniers d’Abondance, on ne peut que vous conseiller de les consulter !
Saviez-vous par exemple que ce système agricole, industrialisé et accro aux intrants chimiques…
– … est un désastre environnemental : ⅓ des émissions de gaz à effet de serre, 1ère cause de déforestation et perte de biodiversité, 1er consommateur en eau, 1ère cause de perturbation des cycles de l’azote et du phosphore !
– … nourrit mal la population : il entraîne malnutrition, obésité et de nombreux enjeux de santé publique.
– … repose sur 2 éléments non durables : l’azote de synthèse et le phosphore minier, ces 2 éléments étant souvent perdus ou en trop forte concentration dans les milieux naturels. L’épuisement de l’azote et du phosphore est une des 9 limites planétaires (cf. notre publication de la semaine 1), et elle est dans le rouge cramoisi, à cause précisément de ce système agricole !
– … n’est absolument pas résilient, ni face aux menaces qui s’amplifient et que nous avons détaillé dans nos précédentes publications, ni face aux facteurs de risques propres à ce système (agriculteurs en faible nombre, systèmes agricoles homogènes, sols dégradés, urbanisation dévorante, dépendance totale aux carburants pétroliers, appareil technologique complexe).
– … pousse au zéro stock et aux flux tendus et à ce que, pour chaque département français, quasiment toute la production agricole soit exportée et inversement, à ce que la quasi-totalité de l’alimentation qui y est consommée soit importée.
– … favorise l’augmentation de la taille des exploitations, la spécialisation des cultures, leur hypermécanisation et la baisse des effectifs agricoles, alors qu’il faudrait faire tout l’inverse !
Face à ce constat accablant, les piliers d’un système agricole / alimentaire résilient et durable sont pourtant connus depuis longtemps. D’immenses obstacles sont à surmonter pour y arriver, mais des leviers existent pour transformer le système agricole / alimentaire.
Dans cette publication, plusieurs travaux et livres ont été repris (les sources sont à la fin du doc pdf) :
– The Shift Project : rapports « La stratégie de résilience des territoires pour tenir le cap de la transition écologique »
– Réussir la transition écologique, Grégory DERVILLE
– Passage délicat, Pierre Leroy
– Ces maires qui changent tout (le génie créatif des communes), Mathieu Rivat
– Ils changent le monde! . 1001 initiatives de transition écologique, Rob Hopkins
– Vers la résilience alimentaire, Les greniers d’Abondance (Arthur Grimonpont, Felix Lallemand)
L’idée est de regrouper de nombreuses initiatives concrètes dont le territoire serait le domaine d’application. Une fois le document finalisé, on enverrait cette publication aux collectivités (on y adjoindra une de nos présentations sur les risques systémiques/écologiques). Si vous avez des idées, nous vous serons reconnaissants de nous les faire parvenir. Afin de vous éviter la lecture complète du pdf, vous pouvez les ajouter dans le tableur dont le lien est en commentaire et voir si l’initiative/projet est déjà présent(e): voir à partir des pages 30-33.
Il est temps de regarder la réalité en face et d’interroger nos modes de vie !
Au sommaire de cette publication :
– Sortir de notre dépendance aux énergies fossiles
– Numérique : une empreinte pas du tout virtuelle et à haut débit
– Alimentation : halte aux produits ultra-transformés, à la viande et aux produits d’origine animale
– Gaspillage alimentaire et déchets : ça déborde !
– Textile : marche pas dans la mode, ça porte malheur !
– Logement : la quête folle de la maison individuelle ; chauffage, ça sent le gaz et le fioul sentimental
– Transports : pilotons l’atterrissage de l’avion, conduisons la fin du tout-voiture
– Banque : le compte n’est pas bon
– Techno parade
– Santé !
Devant l’ampleur et l’urgence, on peut se sentir désemparé.e et impuissant.e, il s’agit en effet collectivement ni plus ni moins que de métamorphoser nos vies.
Pourtant, nous ne partons pas de zéro, partout et dans tous les domaines, le fameux “monde de demain” est déjà là !
C’est ce que nous nous efforçons de vous montrer dans cette publication (qui s’appuie en particulier sur les excellents travaux de l’Arbre aux actions (par Racines de résilience), de L’Arbre des Imaginaires, d’ « Et si… ? » (Alternatiba)).
Le document ne vise bien entendu pas à l’exhaustivité (ce serait quasi-impossible tant les initiatives bourgeonnent de partout !), mais il vous fera peut-être prendre conscience de l’extraordinaire diversité des moyens d’action, et nous serons ravis de lire et ajouter vos propositions à ce travail !
Ne laissons plus dire qu’ ”il n’y a pas d’alternative!”
Et surtout, dès maintenant et jour après jour, agissons !
Il y a tant à faire et tellement de manières d’agir (dans son entreprise, sur son territoire, en tant que citoyen.ne, consommateur.ice, élu.e, parent…), chacun.e peut y trouver son compte, le temps nous est compté, allons-y !
Et voilà le travail !
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